Logique et psychologie : le cas de la révision de croyances

La "logique moderne", dit-on souvent, a commencé lorsque l'on a rejeté l'aspect "pensée" du titre de l'œuvre de Boole, "Les lois de la Pensée". Par la suite, il y avait un retour à ce côté "Pensée", sous forme de divers systèmes logiques visant à rendre la connaissance, la croyance, leurs interactions avec des connaissances, les croyances et les actes du langage des autres, leurs révisions à la suite de nouvelles informations. Or, malgré les grands progrès sur ce front, on assiste toujours à un certain décalage entre ces systèmes logiques et les objets auxquels ils sont censés s'appliquer (croyances, connaissance), comme l'est témoigné par les questions de rationalité limitée, le problème de l'omniscience logique, les doutes à l'égard des règles logiques les plus fondamentales (Rott, "A counterexample to six fundamental principles of belief formation", Synthese, 2004). Peut-être donc, pour avancer plus loin dans cette étude, il faut une réflexion sur l'autre concept dans le titre de l'œuvre de Boole, à savoir le sens d'une "loi" logique. Il s'agit de développer, sur l'exemple de la révision de croyances, un cadre qui permet une représentation plus fidèle des changements de croyance qui ont lieu vraiment, mais laisse de place aux prétendus "lois" de la révision de croyances en tant qu'idéalisations appropriées. Ce cadre implique une certaine modification de la place de la "loi", ou comme on dit plus couramment l'axiome et la règle, en logique.